Ces ouvrages qui sont dédicacés et offerts sont autant de pièces d’un immense puzzle, autant de bouteilles à la mer qui parviennent parfois à atteindre la conscience de ceux qui recueillent le message qu’elles contiennent, ou bien qui se fracassent sur les récifs d’une ignorance assumée et voulue, ou de la lâcheté voire de la complicité avec les crimes que ces messages dénoncent.
Parce que l’homme est mi-ange, mi-bête, il a besoin de repères et de symboles et c’est pour satisfaire ce besoin que le Prix Giovanni Falcone a été créé parce que le Juge incarne l’aspiration profonde des êtres humains à la justice.
Le Prix Giovanni Falcone permet d’établir le lien entre l’argent que récoltent les organisations criminelles et terroristes en utilisant la barbarie pour conserver le contrôle du trafic des êtres humains, des produits toxiques de la drogue ainsi que le contrôle des salles de marchés, des algorithmes et des ordinateurs qui tentent de masquer, sous des artifices juridiques et comptables, cette masse considérable d’argent dont les intermédiaires complices n’ont pas le courage d’assumer la provenance criminelle.
Il est tellement facile d’accompagner le déclin d’une civilisation : la pente, tout d’abord, faible devient de plus en plus abrupte et l’effort pour ne pas se laisser emporter, beaucoup plus important.
Grandeur et décadence, les mêmes maux se répètent tout au long de l’histoire, seuls les progrès scientifiques et technologiques sont venus modifier les moyens d’assurer cette grandeur et, à fortiori, cette décadence d’autant mieux acceptée qu’elle se travestit sous les atours des droits de l’Homme, de la liberté, de la solidarité tandis que la réalité démontre chaque jour que les droits de l’Homme sont bafoués, que la liberté est opprimée et que la solidarité sert de masque à un parasitisme grandissant que favorise le clientélisme du pouvoir politique en place.
Combien de temps faudra-t-il encore pour que les citoyens établissent ce lien entre toutes les formes de criminalité qui les oppriment et cette puissance financière qui les asservis ?
Roland SANVITI
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