Dans le cadre du Forum Mondial de la Démocratie qui s’est tenu à Strasbourg du 5 au 11 octobre 2012, l’après-midi du 10 octobre a été consacré au sujet suivant : « Démocratie et argent ».

Avant de passer la parole aux divers intervenants, le représentant de Transparency International a posé les questions qui intéressent les relations de l’argent avec la démocratie.

  • A qui parlent les responsables politiques ?
  • D’où vient l’argent ?
  • Qui influence nos responsables politiques ?
  • Qui finance le parti politiques ?
  • Quelles sont les normes de leur propre mode de vie ?

Le représentant de Transparency International, Miklos Marschall, a terminé cette présentation en posant la question suivante :

  • Que peut-on faire contre la corruption ?

Les intervenants de Transparency International qui se sont succédés à la tribune ont repris ces questions et apporté certaines réponses.

D’où vient l’argent ?

S’agissant de la corruption du monde politique, l’argent peut provenir :

- De l’état,

- De dons,

- Des citoyens,

- De détournements de fonds publics,

Comment l’argent en provenance de fonds privés peut détourner la vocation du monde politique ?

Parmi les solutions proposées :

- l’élimination d’argent provenant d’intérêts particuliers,

- rendre public l’origine des financements, puisque certains candidats peuvent lever des fonds très importants, mais d’origine occulte.

Des exemples sont donnés, notamment en Amérique du sud et en Asie.

La deuxième intervenante a insisté sur la corruption en Europe.

- La nature de la corruption et ses effets désastreux pour la société civile

- La corruption sape la démocratie de façon fondamentale

- Les fonds publics européens ne sont utilisés de façon transparence (lobbying, trafic d’influence, etc…).

En conclusion, cette intervenante a insisté sur le fait que les textes qui existent ne sont effectivement pas appliqués.

Le troisième intervenant a évoqué la démocratie en Inde, puisque les électeurs reçoivent de l’argent et cet intervenant a rappelé que la démocratie en Inde reposait sur quatre piliers :

- L’exécutif,

- le législatif,

- le judiciaire,

- le médiatique

et qu’il devait exister un cinquième pilier, à savoir :

- le combat contre la corruption, c’est-à-dire contre le vol, qui doit commencer par l’éducation des enfants.

La corruption aggrave l’écart qui existe entre les riches et les pauvres.

De façon symbolique, un billet de zéro roupie est distribué aux électeurs.

Quant aux écoliers, ils seront invités à apposer leur signature sur un drapeau.

Le quatrième intervenant a évoqué la situation en Afrique et, plus particulièrement, au Gabon.

Il s’est attardé sur les richesses provenant des ressources en uranium, en manganèse, en or, en pétrole.

Dans certains pays, la corruption en toute impunité constitue un mode de gouvernance.

Le cinquième intervenant a évoqué la situation en Asie.

Tout d’abord au Népal, puisqu’il est tout simplement procédé à l’achat des voix des électeurs.

Sur 75 partis, 3 partis tiennent une comptabilité.

Partant du principe que les dépenses de l’argent ne regardent que les parties et non pas les citoyens.

Aucune O.N.G ne contrôle les dépenses.

Les lois existent, mais ne sont pas appliquées.

En Thaïlande, la veille de l’élection, les citoyens vont chercher des petites coupures pour les distribuer aux villageois : « La nuit des chiens qui aboient ».

L’intimidation existe également, puisque les citoyens qui auraient accepté de l’argent, mais n’auraient pas respecté le vote auquel ils s’étaient engagés, sont assassinés.

L’exemple de financement indique que l’achat des voix s’effectue par des paiements qui varient entre 12 euros à 50 euros.

Un milliard de dollars US sont ainsi dépensés en une nuit.

La sixième intervenante revient sur la situation sur continent africain et, notamment, sur la Côte d’Ivoire, insistant sur le fait que le potentiel économique et énergétique n’est absolument pas exploité.

En conclusion, elle indique que l’Etat vit de la rente, il distribue très peu aux citoyens.

La septième intervenante fait partie de l’association ANTI-COR.

Elle rappelle que des chefs d’entreprise invitent leurs cadres à financer les parties politiques et des micro-partis sont ainsi créés pour permettre de bénéficier de cette manne financière.

Elle insiste par conséquent sur

- une véritable faillite des comptes de campagne,

- l’existence de conflits d’intérêts,

- les nuisances du lobbying.

 

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