Que veut dire être «homme d’honneur» ? Un père, Carmelo Tripodo, gros négociant en fruits et légumes de Fondi (sud de Rome), l’explique tranquillement par téléphone à son jeune fils Domenico.

Le père : «Il y a la loi, les carabiniers, le juge… Et il y a la famille. Tu me suis ? La famille ne fait jamais appel aux forces de l’ordre. Elle se fait justice elle-même… Je t’explique : si quelqu’un te fait un tort grave, tu ne vas pas trouver la police… Tu me le dis, je le prends et je le tue.

C’est comme ça que les choses fonctionnent entre nous.» Le fils : «C’est ça, faire partie de la Mafia ?» Le père : «Oui, c’est ça. Et puis, il y a mafia et mafia. Ceux qui font du trafic de stupéfiants, et ceux qui sont, comme nous, des “hommes d’honneur”. Ceux-là ne s’adressent jamais au maire, au maréchal ( des carabiniers), au banquier, aux autorités. S’il faut redresser un tort fait à mon fils, lui trouver un emploi, de l’argent, pas besoin de justice. J’achète un tel ou un tel et je résous le problème moi-même.» Le fils : «La maîtresse dit que les mafieux, ce sont ceux qui ne respectent pas la loi…» Le père : «Mais personne ne respecte la loi…» Le fils : «Aucun mafieux ? » Le père : «C’est évident. Ils sont contre la loi… Parce qu’ils ont leur propre force, qui leur permet de faire la loi eux-mêmes.»

Cette conversation, relatée dimanche par La Stampa, a été enregistrée par les carabiniers lors d’écoutes téléphoniques visant à réunir les preuves d’infiltrations mafieuses à Fondi. Une enquête est en cours.

 

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